Fin du 1er siècle avant J.-C. ? amphores Pascual 1, Dressel 1B, Dressel 12
Eléments ayant contribués à l’identification:
La présence simultanée des trois types d'amphores situe l'épave dans le troisième quart du 1er siècle avant J.-C.
Origine (contexte culturel):
Commerce maritime romain
Restitution du navire
Longueur totale conservée/restituée:
Longueur conservée : 8,80 m - Longueur estimée : environ 20 m
Essences de bois identifiées:
Pin d'Alep (Pinus halepensis) : membrures ; chêne vert (Quercus ilex) : languettes de bordé ; sapin (Abies alba) : serre, gournables ; pin (Pinus ?) : vaigre, quille, bordé, feuillu non déterminé : emplanture (analyse de J.-L. Vernet).
Principe de construction:
L'intérêt principal de cette épave réside dans l'utilisation d'une technique particulière d'assemblage des membrures sur les virures. Sur chaque membrure, on retrouve une alternance de ligatures et de simples gournables. Chaque ligature est constituée d'une tresse végétale bloquée par deux gournables qui assurent l'étanchéité des évidements de passage de la ligature. Entre chaque ligature, on trouve une simple gournable jouant le rôle de cheville. Cette technique, maintenant connue sur un corpus d'une douzaine d'épaves, a été mise en évidence et décrite pour la première fois sur ce gisement.
Courte description des structures:
Il s'agit d'un fond de carène à simple bordé de 4 cm d'épaisseur, sans doublage de plomb, et une membrure constituée par une alternance régulière de varangues et de demi couples. La coque du navire est partiellement conservée sur 8,80 m de longueur et 8,70 m de largeur. Sur les membrures, des vaigres mobiles alternées avec des serres de renfort longitudinal de plus forte section (largeur : 21 cm ; épaisseur : 3,5 ? 4 cm) constituent le revêtement intérieur du navire. Une forte pièce conservée sur 3,24 m de longueur vient s'encastrer sur les varangues. Malgré l'absence de cavité destinée à recevoir un pied de mât, cette pièce doit être interprétée comme un massif d'emplanture.
Mobilier archéologique
Inventaire des objets : objets personnels:
Une lampe
Inventaire des objets : cargaison:
1 - Amphores vinaires italiques de type Dressel 1B : 148 individus 2 - Amphores de Bétique à salaisons de poisson de type Dressel 12 : 15 individus 3 - Amphores vinaires de Tarraconaise de type Pascual 1 : 50 individus, timbres (BL, LICIV (ou LICINI), [E]MPR) 4 - Léétaniennes 1 : au moins 6 individus, timbres (PMEVI), 5 - Contrefaçons léétaniennes d'amphores Dressel 1B (R. Etienne, F. Mayet, 2000).
Synthèse des apports de la fouille:
L'épave Cap Béar 3, dans l'E.S.E du port de Port-Vendres, apporte un témoignage nouveau et important sur la chronologie des amphores léétaniennes (fin de la République), la contemporanéité des variantes Pascual 1 et Léétanienne 1 et la vitalité du commerce du vin dans le bassin occidental de la Méditerranée. La tradition des bateaux ligaturés (ou bateaux cousus), remontant à la plus haute antiquité, se rencontre localement ? l'époque romaine et jusqu'au Moyen-âge, mais c'est la première fois qu'un exemple est découvert dans la partie la plus occidentale de la Méditerranée.
Photographies:
D. Colls
Références
Publications:
1 - Colls, D., Les amphores léétaniennes de l'épave Cap Bear III, Revue des études anciennes 88, 1986, p. 201-213. 2 - Colls, D., Descamps, C., Rapport de fouille - campagne 1983 (non publié) 3 - Etienne R.Mayet, F., Trois clés de l'économie de l'Hispanie romaine, I, le vin hispanique / Paris, 2000, p. 124-125 et fig. 22 p. 123. 4 - Jézégou, M.-P., CAG 66, Carte Archéologique de la Gaule (à paraître) 5 - Liou, B., Colls, D., Rapport de fouille - campagne 1982 (non publié) 6 - Liou, B., Pomey, P., Informations archéologiques, Gallia 43, 1985, p. 547-551.